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L'heure est venue.

Photo du rédacteur: Valorisons  ma ProfessionValorisons ma Profession

Le 1ᵉʳ juin 1944, en pleine guerre mondiale, alors que le monde retenait son souffle, un message traversa les ondes clandestines de Radio Londres. Un vers de Verlaine résonna :


« Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone. »


Mais ce n’était pas qu’un poème soufflé dans la nuit. C’était un signal. Un message discret mais lourd de sens. Un appel lancé à celles et ceux qui attendaient le moment d’agir. Il n’y avait pas de cris, pas d’ordres, mais une certitude partagée : l’heure était venue. L’attente prenait fin. L’histoire allait basculer.


L’histoire ne s’écrit pas dans l’immobilisme. Il vient toujours un moment où voir et savoir ne suffisent plus. Un moment où il faut se lever et agir.

Manifestation au Québec, 2025 – Crédit : Yoline Champagne.
Manifestation au Québec, 2025 – Crédit : Yoline Champagne.

Aujourd’hui, nous aussi portons un message. Il n’a rien de secret, mais il est tout aussi essentiel. Il est temps de se mobiliser.


Pour la reconnaissance de la profession.

Pour la pérennité du réseau.

Pour le bien-être des tout-petits.


Il ne s’agit pas d’une opposition, mais d’une nécessité. Un appel à transformer nos priorités collectives. L’éducation à la petite enfance n’est pas une commodité, mais un bien public fondamental. Assurer sa qualité et offrir des conditions de travail dignes aux personnes éducatrices est une responsabilité qui nous engage toutes et tous.


L’histoire ne se répète peut-être pas, mais elle se construit chaque jour par les choix que nous faisons. L’heure n’est plus au constat, elle est à l’action.


Un réseau qui s’effrite au détriment des tout-petits

Depuis des décennies, la recherche nous dit une chose : les premières années de vie façonnent le développement cognitif, affectif et social des enfants. Chaque interaction, chaque relation tissée avec une personne éducatrice qualifiée influence leur trajectoire future (Bigras & Lemay, 2025)​. Pourtant, aujourd’hui, le réseau de la petite enfance est en crise.


Le rapport du Vérificateur général du Québec (VGQ, 2024) établit une corrélation entre la baisse de la qualité éducative et l’augmentation de la main-d’œuvre non qualifiée dans les services éducatifs. Pour répondre à la pénurie, le gouvernement a abaissé les exigences de formation, mais à quel prix ? Moins de formation, moins de préparation pédagogique, moins d’outils pour assurer un développement optimal des tout-petits.

Des professionnelles dénoncent la possibilité de recruter du personnel sans diplôme pour s'occuper des nourrissons dans les crèches. France, 2022
Des professionnelles dénoncent la possibilité de recruter du personnel sans diplôme pour s'occuper des nourrissons dans les crèches. France, 2022

Aux quatre coins du globe, la science éclaire et renforce la défense d’une qualité éducative essentielle pour la petite enfance.


Dans une société où un permis est exigé pour pêcher légalement, une certification pour piloter un drone et une autorisation municipale pour promener plus de trois chiens à Montréal, comment justifier qu’une personne sans diplôme d’études secondaires puisse être responsable du développement et du bien-être d’un groupe d’enfants en pleine période critique de leur développement neuronal?


Dans plusieurs pays, la petite enfance est reconnue comme une priorité nationale. L’accès à la profession y est conditionné à l’obtention d’un baccalauréat, voire d’une maîtrise. La formation est rigoureuse, la profession valorisée, les conditions de travail à la hauteur des exigences de la profession (Schreyer & Krause, 2016). Pendant ce temps, au Québec, le diplôme d’études collégiales en Techniques d’éducation à l’enfance peine à être reconnu à sa juste valeur et, plutôt que de renforcer la formation des personnes éducatrices, on multiplie les solutions rapides ou temporaires.

« Le message des éducateurs précoces à travers le pays est clair : ils sont au point de rupture », déclare Helen Gibbons, directrice de l'éducation précoce de l'UWU. « Il n'y a pas de secteur de la petite enfance sans éducateurs de la petite enfance, et ils ne peuvent tout simplement plus se permettre de rester et de tenir ensemble. » Australie, 2021.
« Le message des éducateurs précoces à travers le pays est clair : ils sont au point de rupture », déclare Helen Gibbons, directrice de l'éducation précoce de l'UWU. « Il n'y a pas de secteur de la petite enfance sans éducateurs de la petite enfance, et ils ne peuvent tout simplement plus se permettre de rester et de tenir ensemble. » Australie, 2021.

Une qualité éducative sacrifiée au nom de la rentabilité

Les tout-petits n’ont pas de voix pour exiger mieux. Ils ne peuvent pas réclamer un environnement stable, des interactions riches et du personnel qualifié. C’est au gouvernement d’être imputable.


Les recherches montrent que la qualité éducative repose sur la stabilité du personnel, la formation continue et des conditions de travail respectueuses (Bigras & Lemay, 2024)​. Or, les assouplissements successifs ont entraîné une précarisation du métier :

  • Épuisement des personnes éducatrices : le stress, les bas salaires et les ratios élevés affectent directement la qualité des interactions avec les enfants (Cumming, 2017)​.

  • Un roulement de personnel alarmant : un personnel instable fragilise le climat éducatif et nuit à l’attachement des tout-petits.

  • Perte de repères pour les enfants : la qualité des interactions est directement liée au bien-être et à la formation des personnes éducatrices. Des personnes non formées, épuisées ou mal encadrées ne peuvent pas offrir un environnement optimal.


Un réseau en crise ne peut pas être un lieu de qualité pour les enfants. Et pourtant, c’est ce qui se joue en ce moment.

États-Unis, 2023
États-Unis, 2023

Exiger la reconnaissance, c’est exiger la qualité pour les enfants

Nous parlons de conditions de travail, de salaires et de reconnaissance non pas pour nous, mais pour garantir aux enfants un environnement éducatif à la hauteur de leurs besoins.

"À tous ceux et celles qui pensent que nos revendications sont les mêmes que celles des syndicats…" Posez-vous la question : si Valorisons ma profession s’appuie sur des données probantes et des recherches en éducation à travers le monde, peut-être que tout va simplement dans le même sens.

Les personnes éducatrices ne sont pas de simples exécutantes d’un service de garde. Elles sont celles qui posent les bases du développement des enfants. Et à force de les presser, de les briser et de les abandonner, c’est l’ensemble du réseau qui s’effondre.


Le gouvernement doit rendre des comptes. Il invisibilise les tout-petits en traitant la petite enfance comme une question administrative plutôt qu’éducative.

Nous savons ce qu’il faut pour offrir aux tout-petits un environnement éducatif de qualité. Nous savons que la formation, la stabilité et la reconnaissance des personnes éducatrices sont essentielles. Nous savons aussi ce qui se passe lorsque l’on choisit de les ignorer.


Laisser la petite enfance devenir un simple enjeu de gestion, c’est faire un pari risqué sur l’avenir de nos enfants et de notre société.


L’heure n’est plus au compromis. L’heure est venue.

 
 
 

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