On en a lu, des livres sur la petite enfance. Des rapports, des études, des recommandations… Mais rares sont ceux qui traduisent avec autant de justesse ce que nous vivons sur le terrain. Construire le sens de la qualité éducative en petite enfance, de Nathalie Bigras et Lise Lemay, fait partie de ces ouvrages essentiels.

Avouons-le : derrière le terme qualité éducative, les interprétations varient encore d’un bout à l’autre du Québec.
De quoi parle-t-on vraiment ? Des interactions qui façonnent le développement des enfants ? Des environnements qui influencent leur apprentissage ? Des conditions de travail qui déterminent la qualité du soutien offert ? Et – surprise ! – des personnes éducatrices censées porter tout le système sur leurs épaules ?
Non. Nous ne devrions pas être seules à tout porter. La qualité éducative, c’est une responsabilité collective.
Jeudi soir, la salle était pleine à craquer – preuve que la qualité éducative mobilise et qu’elle mérite toute l’attention qu’on lui refuse trop souvent. Dans cette ambiance mêlant curiosité et soulagement, chercheuses, gestionnaires, personnes enseignantes en TEE, éducatrices et associations étaient réunies. Diffusé en direct sur Facebook Live, l’événement offrait une occasion de plus pour faire entendre ce message essentiel. Espérons que quelques membres du gouvernement aient tendu l’oreille – après tout, ce sont eux qui devraient, en priorité, écouter ce qui sert réellement le bien commun.
Car ce livre ne se contente pas d’évoquer la qualité éducative, il la définit avec précision. Il met en lumière ce qui fait réellement la différence : des interactions sensibles, des environnements bienveillants et adaptés aux besoins des enfants, une formation initiale et continue rigoureuse, ainsi que des salaires et des conditions de travail qui permettent d’assurer des services éducatifs de qualité. Et tout cela, ce ne sont pas que des idées, mais des faits appuyés par des recherches et des données solides.
Un livre qui nous concerne toutes et tous
Ce n’est pas un pavé poussiéreux que l’on feuillette distraitement entre deux rendez-vous. Il se lit bien, il se comprend facilement et, surtout, il donne des arguments concrets. Pour nous, personnes éducatrices, mais aussi pour celles et ceux qui forment, qui gèrent, qui décident.
Parce que s’il y a bien une phrase que l’on entend trop souvent, c’est « La qualité éducative, c’est important. » Oui, mais encore? Avec ce livre, plus question de rester dans le flou. Il est temps que la qualité éducative cesse d’être une belle intention pour devenir une véritable priorité.
D’ailleurs, si quelqu’un peut aller déposer un exemplaire du livre à Québec, directement entre les mains du premier ministre et de la ministre de la Famille, ce serait une bonne idée. Peut-être comprendraient-ils enfin que ce ne sont pas les places qui prennent soin des enfants, mais bien les personnes éducatrices qualifiées, soutenues par un système qui valorise et assure une véritable qualité éducative.
Un ouvrage essentiel, à lire, à partager… et à mettre entre les mains de celles et ceux qui ont le pouvoir de changer les choses.
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